Construit sans aucune concession à la qualité aux Chantiers Abeking & Rasmussen de Brême en 1992, Arrayan II a fait sensation à l’époque dans le monde des Super Yachts, par sa ligne extrêmement élégante et ses performances à couper le souffle, le hissant au delà des maxi de course de l’époque.
Conception unique avec pour la première fois sur une unité de cette taille une quille type America totalement fraisée et relevable en une minute avec son verin/palan inversé. Avec une fiabilité à toute épreuve, il fera le tour du monde l’année suivante sans aucun problème.
Arrayan est un nom inspiré d’un arbre très résistant de Patagonie et qui en dit long sur les ambitions de Gilles Vaton. La perfection technique de l’ensemble des systèmes mis en œuvre était la première priorité sur ce bateau entièrement en aluminium avec un pont en teck et qui, sous des allures de bateau de croisière, révèle des ambitions en course !
C’est après avoir racheté le premier Arrayan, un sloop de 27,20 m également dessiné par Gilles Vaton que son propriétaire, comblé, a passé commande du second du nom. La coque est conçue pour la croisière rapide mais aussi pour une utilisation intensive en course.
Récompenses : Design Awards 1993 pour le maxi sloop de 36 m Arrayan II et double Superyacht Society Award 2007 pour le Zurbagan de 90 pieds.
Extrait de l’article de presse Mer & Bateaux Oct 92 par Jochen Halbe.
“…Le vent variait d’intensité au large de Saint Tropez et côté performances, tout le monde était plus que satisfait : Gilles Vaton, le skipper Michel Santander et le responsable du projet chez Abeking, Hans Schaedla. A juste titre, puisqu’Arrayan II avait largement gagné son duel contre Bolero, un voilier flambant neuf de longueur identique signé German Frers.
Sur tous les bords, Arrayan II dominait son concurrent sud-africain pourtant plus léger, puisque ses emmenagements intérieurs ne sont pas encore finis ! Grâce au skeg dessiné en avant du safran, Arrayan II marchait comme sur des rails au vent arrière, quelques corrections de barre occasionnelles suffisaient pour maintenir le cap. La stabilité de route était aussi étonnante sous spi qu’au largue sous gênois en tête et trinquette. Non moins impressionnante, la vitesse comprise entre 10 et 15 noeuds par vent variant de force 4 à force 6.
Au près, Arrayan II traçait tranquillement sa route dans une mer hachée à l’extérieur du golfe de Saint-Tropez. Grâce aux très faibles oscillations du gréement, le flux d’air continu sur les voiles restait très régulier. Les rares fois où le bateau percutait une vague, cela se passait en douceur. Neuf à onze noeuds au près serré dans un vent réel de de 12 à 16 noeuds, cela donne à Arrayan II un VMG qui approche les 8 noeuds. Un résultat réjouissant pour Gilles Vaton. Après avoir engrangé ses premiers milles de croiseur au cours d’une virée du côté de Saint Petersbourg, Arrayan II a donc réussi son baptème du feu en régate. Ce bateau a de quoi combler son armateur, avec d’excellentes performances sous voiles, et un aspect vraiiment plaisant à regarder – à quai comme en mer.”
Caractéristiques
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- Superyacht Name : Sailing Yacht ARRAYAN II.
- Launched in : 1992.
- Length Overall : 36 m / 118,11 feet.
- Waterline Length : 29 m (95.14 ft).
- Width : 7.68 m.
- Draught : 4,92 m / 3.00 m.
- Naval Architecture : Gilles Vaton.
- Interior Designers : Gilles Vaton.
- Gross Tonnes : 104.
- Nett Tonnes : 47.
- Displacement : 95 T.
- Hull / Superstructure Construction Material : aluminium / aluminium.
- Sail Area : 7427.
- Yacht Beam : 7.7m/25.2ft.
- Draught Maximum: 4.9m/16.1ft.
Arrayan II le flamboyant
La carène d’Arrayan II possède une étrave faiblement inclinée et une poupe allongée qui lui confèrent une grande longueur à la flottaison. Elle est surmontée d’un mât Sparcraft en aluminium à cinq étages de barres de flèche qui se cintre de manière impressionnante dès que le bateau commence à gîter. Gage de performances, la grand-voile lattée se hisse le long du mât au moyen d’un système à double rail avec des chariots Harken sur roulements à billes.
Les winches de drisses, à commande hydraulique, sont regroupés autour du pied de mât dans un petit cockpit à part élégamment intégré dans le rouf. Des blocages à vérins facilitent l’étarquage du guindant des voiles d’avant, permettant de relâcher la drisse et de ne pas être obligé de la retendre. Autre avantage de ce dispositif, des winches moins encombrés.
La trinquette et le génois en tête sont montés sur des enrouleurs hydrauliques Reckmann logés dans des puits aménagés dans le pont afin d’abaisser le plus possible le point d’amure et donc la bordure de la voile. Signe
caractéristique des nouveaux plans Vaton : le rouf blanc est plat avec une transition arrondie entre le dessus et les côtés. Cela accentue les lignes élégantes et racées d’une coque bleu marine qui a trouvé de nombreux admirateurs à l’occasion de sa première sortie officielle en régate, lors de la Nioulargue.
Le vent variait d’intensité au large de Saint-Tropez et côté performances, tout le monde était plus que satisfait : Gilles Vaton, le skipper breton Michel Santander et le responsable du projet chez A & R, HansSchaedla. A juste titre, puisqu’ Arrayan II avait largement gagné son duel contre Bolero, un voilier flambant neuf de longueur identique dessiné par German Frers …
Aménagé dans un style très sobre pour un yacht de 36 m, Arrayan fait un emploi parcimonieux des matériaux de décoration – teck et tissus de coton. La partie salon s’articule autour d’une table basse. Grands hublots et nombreux panneaux de pont procurent beaucoup d’éclairage.
Quille relevable et ancre escamotable
La quille relevable à commande hydraulique, dotée d’un lest en forme de bulbe de 171 plus 121 supplémentaires fixées dans les fonds, est littéralement un exemple de poids qui témoigne de ce souci de perfection. Elle possède un tirant d’eau de 4,90 m en position basse et de 3 m lorsqu’elle est relevée, ce qui permet à Arrayan II de faire escale dans les ports de plaisance classiques. Maintenue en position par des pistons hydrauliques, la quille se manœuvre sur simple pression d’un bouton et sans le moindre frottement grâce à des plaques glissantes en plastique type Delrin parfaitement ajustées.
Autre performance technique : l’ancre articulée disparaît complètement sous le pont, préservant ainsi l’étrave aux courbes très élégantes de toute proéminence disgracieuse. Cette ancre CQR de 120 kg se loge tout comme la chaîne – diamètre 16 mm, longueur 100 m dans un puits accessible par deux capots de pont ; il suffit d’actionner le bouton adéquat pour qu’elle se soulève, passe par dessus le balcon et à côté de l’étrave avec une précision
à vous couper le souffle pour enfin se déplier loin devant, soutenue par un brasde levier. S’il n’ y a pas de plate-forme de bain dépliable, c’est non seulement pour éviter les heurts avec les vagues, mais aussi pour des raisons d’esthétique.
En revanche, le compartiment de rangement pour l’annexe, dissimulé sous un tableau arrière très élancé et accessible pardeux capots de pont, ne fait pas défaut. La trappe arrière sur rails, soulevée par vérins hydrauliques, se glisse sous le pont et dégage ainsi la sortie de l’annexe. Avec ses panneaux de pont, son rouf plat joliment arrondi et ses deux cockpits, un pour le barreur et l’équipage, l’autre pour les convives.
Le large pont en teck reflète une conception très méditerranéenne de la navigation. Il aime les températures douces, le grand soleil en mer et les arrivées majestueuses dans les ports avec un propriétaire bien en vue devant une gigantesque barre à roue ! Peint en Awlgrip, voilà un yacht très élégant, avec son francbord assez bas et son rouf blanc qui dépasse à peine le niveau du pont.
La double mission du bateau est parfaitement remplie : grâce aux nombreux winches, aux deux moulins à café et au système hydraulique à boutons il convient aussi bien à la croisière en équipage réduit qu’à une utilisation en course. Il suffit en effet de commuter toutes les commandes sur le mode manuel pour atteindre la précision et la rapidité requises par les manœuvres de régate.
Palans de grand-voile et de barre d’écoute illustrent la précision des réglages possibles : de leurs winches placés respectivement à bâbord et à tribord tous deux sont renvoyés sous le pont pour arriver au chariot sans encombrer l’hiloire de cockpit et la partie adjacente du pont. Grâce aux affichages triples le barreur garde le contrôle du bateau quelle que soit sa position.
Intérieur luminueux et simplifié
Les volumes sont répartis de manière fonctionnelle et tout de blanc vêtus, dans un style assez sobre. Le blanc mat des vaigrages en lattes, plafonds, cloisons et parois forme un contraste harmonieux avec plancher, meubles et accessoires en teck satiné, parcimonieusement disposés. Une série de panneaux de pont et de larges hublots intégrés au rouf procurent au salon un éclairage exceptionnel.
Les formes arrondies, inspirées des lignes du rouf, confèrent une note chaleureuse à ce décor aux grandes surfaces blanches que de nombreux spots et lampes viennent éclairer la nuit. Systèmes hydraulique, électrique et électronique et quille relevable sont dissimulés derrière divers revêtements muraux, lambris et panneaux de plancher.
Encore une fois, il s’agissait d’abord et avant tout de réaliser une prouesse technique et esthétique : un pari gagné puisque ce mégayacht suscite l’admiration partout où il passe !
La quille relevable présente de multiples avantages. Dans le séjour de près de 40 m2 son puits crée une astucieuse séparation. Sur tribord, le salon-salle à manger où une banquette aux coussins bleu-gris ceint une table rectangulaire.
Sur bâbord, le chaleureux coin conversation formé d’un canapé en demi cercle aux housses à carreaux jaunes et marrons et d’une table basse. Une coursive dessert deux cabines, l’une sur la gauche, avec un vaste lit double et, l’autre sur la droite, plus petite avec deux lits simples, chacune disposant de sa propre salle de bains. A l’extrémité, le spacieux appartement du propriétaire comporte autour du vaste lit central, un canapé trois places d’un côté, un bureau de l’autre et de nombreux rangements.
Il dispose en plus d’un cabinet de toilette, d’une véritable salle de bains. Plus à l’avant encore la soute à voiles et les compartiments techniques sont séparés de la partie habitable par une cloison étanche anti-collision. Aménagé dans le prolongement du carré, le bar sur tribord mène à la cuisine, à l’équipement très complet, avec grands compartiments froid / congélation. Vient ensuite le poste d’équipage qui débouche sur une descente menant au cockpit de manœuvre.
Idéalement placée, la cuisine est à proximité immédiate du salon – salle à manger, du cockpit des invités desservi par la descente centrale ainsi que du cockpit de manœuvre.
En arrière du carré de l’équipage se trouvent deux cabines supplémentaires, équipées l’une de deux lits simples, l’autre d’un lit double et un simple, et d’une salle de douche commune avec toilettes séparées. Une autre cabine, très vaste, comprenant deux grands lits et nantie d’une salle d’eau particulière, est aménagée sur bâbord, entre les quartiers de l’équipage et le salon, immédiatement derrière la table à cartes.
Généreux, le coin navigation renferme un téléviseur qui donne sur le chaleureux séjour. Exemples de l’esprit fonctionnel qui règne à l’intérieur, les rayonnages bien protégés recevant les ouvrages nautiques, ou encore l’espace sous le cockpit des convives…
Extraits d’un article réalisé par le magazine Mer & Bateaux