“Vogue”, puissance et raffinement
- Architecte : Gilles Vaton.
- Matériau de construction : aluminium.
- Pont : Teck.
- Longueur hors tout : 31,25 m.
- Largeur : 7,40 m.
- Tirant d’eau : 1,95 m.
- Dérive Basse : 5,50.
- Déplacement mi-charge : 86,00 tonnes.
- Lest plomb : 20,00 tonnes.
- Dérive : 7,00 tonnes.
Un yacht haute couture.
VOILES NORTH
1 grand-voile lattée : 210 m2.
1 foc 110% : 186 m.
1 trinquette : 69 m2.
1 spi MPS : 512 m2.
SAILS BY NORTH
Full batten main sail :… 210 M2.
Yankee 110 % : 186 M2.
Staysail : 69 m2.
Spinnaker MPS : 512 M2.
Article « Mer & Bateaux » magazine
Extraits
Vogue, un voilier de toute beauté ! Ce dériveur gréé en cotre de 31 m est doté de technologies de pointe. Gille vaton souhaitait mettre en chantier une unité de qualité, classique, mais dotée des équipements les plus modernes, agréable en utilisation privée, facile à exploiter et manœuvrable en équipage réduit.
Gilles Vaton proposa un dériveur doté d’un faible tirant d’eau dérive haute pour pouvoir mouiller dans les criques. Une voilure d’avant divisée commandée par centrale hydraulique permettrait de naviguer à deux en cas d’urgence ou de convoyage, et n’exigerait pas plus de quatre personnes dans les conditions les plus dures.
La coque de Vogue est en tôle d’aluminium variable : 12 mm dans les fonds, 8 mm, 6 mm et 5 mm de bordé en allant vers le haut. Le pont est en tôle de 4 mm, revêtu de lattes de teck collées et vissées inox sur l’aluminium. Le maillage de la coque est très serré : 60 cm entre deux membrures et des lisses tous les 30 cm, d’où un bateau rigide à faible déformation.
Les deux cloisons étanches sont en aluminium, les autres cloisons en composite de contreplaqué marine et d’une masse de mousse à différentes densités, calculées sur tests en atelier spécialisé pour maîtriser l’isolation phonique et thermique.
Méthode efficace qui donne au bateau une sensation de confort et de paix même par mauvais temps. Et surtout, en navigation au moteur, ou lorsque les générateurs tournent, on évite toute propagation des vibrations et des bruits.
Une autonomie pour les grandes traversées
Le cockpit de manœuvre permet de gérer toute la marche du bateau en laissant libre le cockpit central, réservé aux passagers ou aux équipiers hors quart.
La largeur de Vogue donne à ce cockpit une Grande plage centrale,ouverte sur l’arrière,au tableau basculant en plage de bain avec support télescopique à télécommande pour le Boston-Whaler logé sous le cockpit.
C’est le skipper de Fantasque, Jean-Michel Strauseissen, qui mit au point ce système avec Gilles Vaton.
Le cockpit central, abrité d’un bimini-top et d’une casquette fixée sur le rouf reçoit une grande table et des banquettes latérales garnies de matelas.
La ligne assez dégagée du pont, avec son rouf surbaissé, est respectée par les capots “crystal” extra-plats de Goïot. Tout comme les cinq hublots de coque fixes qui savent se faire discrets, noyés dans la couleur bleue foncée de celle-ci.
Le Propriétaire a équipé le bateau avec le meilleur matériel :
- Chariots, rails et pouliage Frederiksen, winches Lewmar, enrouleurs Reckman, centrale hydraulique Navtec, gréement en rod Riggarna, les voiles étant signées North.
Entre les deux barres à roue se trouve la descente qui mène aux quartiers d’équipage, encadrée des winches de chariot et d’écoute de grand-voile. Deux moulins à café hydrauliques commandent les écoutes de génois.
Les écoutes de trinquette, sur winches manuels, peuvent passer sur les moulins à café dans le très gros temps, la batterie étant complétée par les winches de bastaques. Le mât étant à quatre étages de barres de flèches poussantes, celles-ci ne s’avèrent pas nécessaires dans le petit temps, mais il est bien sûr préférable de prendre l’habitude de les manœuvrer.
Au pied de mât, on trouve deux winches hydrauliques pour hisser, et quatre winches manuels. La grand-voile lattée est équipée de lazy-jacks, et l’on a renoncé à pose trinquette auto-vireuse car il est bien connu qu’elle vire bien rarement seule !
La centrale hydraulique Navtec commande trois fonctions dans le cockpit de manœuvre :
- les deux vérins de pataras, celui de hale-bas et celui de bordure de grand-voile ;
- deux fonctions en pied de mât : le vérin dedrisse de foc et celui de trinquette.
La centrale hydraulique 24 V permet, elle, de ne pas utiliser le groupe-à certains moments, en navigation de nuit par exemple.
Elle fonctionne sur triple alimentation :
- Les deux groupes électrogènes et les batteries, et en cas d’urgence, peut marcher sur un seul groupe.
- Elle alimente le pilote, les deux enrouleurs, cinq winches, les deux vérins de la trappe du logement des moteurs et ceux du chariot de mise à l’eau du Boston Whaler du bord.
Le bateau est doté d’une autonomie atlantique au moteur, à condition de ne marcher que sur un seul des deux Caterpillar. Le puits de dérive est situé en arrière du pied de mât. Il peut être fermé, dérive haute, pour éviter tout freinage dû aux turbulences. La dérive est actionnée par un moteur et retenue par une sangle. En cas de travaux, un système de blocage a été installé en hautdu puits.
L’implantation des emménagements, confiés à Franck Reynaud, est très simple et répond à un souci de vie facile en navigation comme à l’escale. L’équipage est logé dans deux cabines arrière doubles et dispose d’un carré privé dans la cuisine, installée sur tribord, en arrière de la descente centrale, généreuse, qui laisse entrer, comme les hublots d’hiloire de rouf, beaucoup de lumière à l’intérieur du carré.
La table à cartes est sur l’arrière bâbord du carré.Celui-cioffreà bâbord le salon, avec canapé et table basse, et à tribord la salle à manger, aux chaises munies d’une astucieuse fixation au plancher qui leur permet de pivoter sans être décrochées.
Détail important, car les panneaux sous les tables recouvrent les compartiments moteur et se soulèvent par vérin hydraulique. La monochromie du teck est rompue par les parquets, en lattes de frêne rainurées de teck qui apportent un supplément de gaîté et de clarté à l’ensemble.
Pour la qualité des finitions, c’est vrai que Vogue n’a rien à envier aux Jongertou aux Perini Yachts sur ce point. Une coursive centrale dessert sur l’avant la cabine d’armateur et les trois cabines d’invités. Celles-ci possèdent une couchette double et une couchette surélevée montée sur glissière. Chaque cabine a un cabinet de toilette avec douche séparée, robinets thermostatiques et lavabos encastrés dans un très beau marbre.
L’air circule bien dans tout le bateau : il ne sera pas nécessaire d’utiliser en permanence la climatisation, qui fait aussi office de chauffage.
Excellente stabilité de route
Les rangements sont nombreux, bien disposés, et les tiroirs, montés sur roulements à billes, dociles et silencieux. Vogue possède une carène fine, bien équilibrée.
Les poids sont accumulés au centre du bateau : sept tonnes de fonte dans la dérive et les réservoirs intégrés à la coque quel’on placeoù l’on veut, ce qui est un des avantages de l’aluminium.
Le bateau s’exprime à partir de 10 à 12 nœuds de vent réel, la dérive jouant le rôle d’une writable quille, puisqu’elle en a la surface, avec un lest qui descend à 5,40 m. Elle donne donc une raideur exceptionnelle au bateau qui sert le vent apparent à 30°.
Le meilleur rapport cap-vitesse étant en débridant un peu, à 38 / 40° du vent apparent. La barre hydraulique amortit les sensations et rend le bateau moins vivant qu’avec une barre à drosses. En revanche, on évite la présence d’une barre franche à bord par l’indépendance de chaque barre à roue, couplée chacune aux deux safrans.
Au portant, le bateau, avec ses deux safrans volumineux placés très en arrière, une quillette de 1,80 m possède une excellente stabilité de route, même dérive remontée.
Vogue encaisse bien la brise : par 35/40 nœuds de vent réel, au portant, soit dans 25 noeuds de vent apparent, le bateau file entre 15 et 17 nœuds, allongeant puissamment la foulée. Une belle unité de grande croisière, rapide, agréable à vivre et à manœuvrer, et très confortable pourceux dont la philosophie en mer est celle du moindre effort.
Article signé Noëlleduck, photos Gilles-Martin Raget et B.Gedlek, stylisme Gilbert Tillaud.
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